Le Dojo, la salle d’entraînement :

Le dojo de bouchemmaine
Dojo de Bouchemaine

La salle d’entraînement est appelée dojo. Ce nom est d’origine bouddhiste, il se rapporte au lieu dans lequel les moines pratiquent la méditation assise « zazen »

Dans un dojo, on trouve généralement :
  • Un vestiaire avec des douches.
  • Le Tatami qui occupe la plus grande partie de la salle d'entraînement.
  • un tableau (nafuda kake) utilisé par le ou les enseignant(s)une allée munie de sièges, pour les visiteurs.

Le tatami est une zone carrée ou rectangulaire placée au milieu de la salle principale.

Il est formé d’un support de planches en bois ou en béton, sur lequel sont installés des nattes mesurant environ 0,90 m x 1,80 m.
Au Japon, ces nattes peuvent être couvertes d’un rembourrage en paille de riz « toko », ou peuvent aussi être des paillassons « i-omote ». Dans tous les cas, elles sont constituées de façon à offrir une bonne élasticité pour les chutes ainsi qu’une certaine tonicité pour les déplacements rapides de l’aïkido.

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Chaque côté du tapis a un nom et une fonction précis

La place d’honneur, ou kamiza « joza », est réservé aux instructeurs, aux invités d’honneur et aux officiels du dojo lors de rencontres spéciales.
C’est également sur la façade qui correspond à ce côté « gaku » que l’on peut apercevoir le portrait du Fondateur O'Seinseï, et parfois une calligraphie désignant une notion importante pour l’enseignant. Au Japon, ce côté est reconnaissable à sa décoration d’emblèmes caractéristiques (tambours, sabres, art florale « ikebana » ou autres).
La place basse, ou shimoza, est l’endroit où s’alignent les élèves. En règle générale, ils font face au professeur.
Le côté d’honneur, ou « joseki », se situe à droite des élèves lorsqu’ils sont assis. C’est là que s’installent parfois les élèves de niveau avancé, où même les instructeurs, lorsque le kamiza est occupé par une personnalité importante.
Le côté bas, ou « shimozeki », est la zone utilisée par les élèves qui font face à leurs instructeurs sur le joseki.

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Les saluts sont la marque la plus courante des pratiques traditionnelles japonaises

« Ritsurei » correspond au salut en station debout.

  • Il consiste en une inclinaison du buste d’environ trente degrés par rapport à la verticale, les bras le long du corps et les talons joints.
  • Il ne faut jamais se baisser suffisamment bas pour qu’une personne en face de vous puisse voir votre nuque. Non seulement ce geste est une ouverture et donc une invitation à l’attaque, mais il est en plus considéré comme une marque d’impolitesse.

« Zarei » correspond au salut assis.

  • Il se fait en position seiza.
  • Une personne en seiza est assise sur ses talons, les jambes repliées sous ses fesses, les orteils en position naturelle, et le dos droit
  • La distance entre les deux genoux doit être environ de la largeur de deux poings
  • Les mains sont placées sur les genoux
  • Le salut consiste à poser la paume de la main gauche devant le genou gauche, puis la main droite devant le genou droit, tout en inclinant le buste entier de façon que le front se dirige vers les mains (mais le buste doit conserver une inclinaison d'environ trente degrés).
  • Comme pour le ritsurei, il faut éviter de découvrir sa nuque, et toujours garder un œil sur l’ennemi potentiel qui vous rend votre salut.
  • Il faut ensuite retirer sa main droite, puis sa main gauche, et retrouver la position en seiza.

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Etiquette « Reïshiki » et règles de pratique :


L’étiquette, c'est l’ensemble des règles qui régissent la pratique de l’aïkido dans un dojo, elle peut varier d’un dojo à l’autre, mais l’esprit reste fondamentalement le même.

Réduites au minimum, voici les règles que l’on peut lire au Hombu Dojo de Tokyo :

  1. En aïkido, il suffit d’une frappe pour tuer l’adversaire. Lors de l’entraînement, suivez scrupuleusement l’enseignement de votre professeur et ne perdez pas de temps à vous mesurer pour savoir qui est le plus fort.
  2. L’aïkido est un art qui enseigne comment faire face à plusieurs ennemis simultanément. Vous devez donc parfaire l’exécution de chaque mouvement jusqu’à ce que vous soyez capable de prendre l’adversaire qui est en face et ceux qui viennent dans toutes les directions.
  3. L’entraînement doit toujours se dérouler dans une atmosphère agréable et conviviale.
  4. le professeur ne vous enseigne qu’une partie limitée de ce que vous allez apprendre. Votre maîtrise des mouvements dépendra presque entièrement de votre pratique personnelle qui devra être rigoureuse et honnête.
  5. Dans la pratique quotidienne, il faut commencer par échauffer le corps avant de travailler progressivement en force et en intensité. Il ne faut jamais dépasser ses limites. Si vous suivez cette règle, même les plus âgés ne se blesseront pas et pourront continuer à s’entraîner avec plaisir afin d’atteindre le but qu’ils se sont fixé.
  6. L’aïkido a pour objet l’entraînement de l’esprit et du corps pour que l’homme devienne sincère et honnête. L’aïkido est un art secret par nature, les techniques ne doivent pas être révélées publiquement ni enseignées au hasard, elles risqueraient d’être utilisées par des individus peu scrupuleux.

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En général, les règles pratiques qui sont appliquées sur le tapis sont les suivantes :

  1. En montant sur le tapis et en le quittant, vous devez saluer vers le kamiza, en direction du shomen et du portrait du Fondateur.
  2. Respectez vos instruments de travail. La tenue d’entraînement doit être propre et en bon état, les armes rangées lorsqu’elles ne sont pas utilisées.
  3. Ne vous servez pas d’une tenue ou d’armes qui ne vous appartiennent pas.
  4. Le cours commence et se termine par une cérémonie formelle. Il est essentiel d’arriver à l’heure pour y participer, mais si vous arrivez en retard, vous devez attendre assis à côté du tapis jusqu’à ce que le professeur vous invite à venir pratiquer. Saluez-le à genoux en montant sur le tapis.
  5. La façon correcte de s’asseoir sur le tapis est la posture en seiza. Mais si vous êtes dans l’impossibilité de vous mettre en seiza, vous pouvez vous asseoir en tailleur, tout en veilliant à être disponible à chaque instant, dans n’importe quelle position.
  6. Ne quittez pas le tapis pendant le cours, sauf en cas de malaise ou de blessure.
  7. Quand le professeur montre une technique, vous devez rester assis en seiza et regarder attentivement. Après la démonstration, saluez le maître, puis saluez un partenaire et commencez à travailler.
  8. Dès que la fin de l’exercice est annoncée, arrêtez tout de suite votre mouvement, saluez votre partenaire et rasseyez-vous en ligne, en seiza, avec les autres pratiquants.
  9. Ne restez jamais debout sur le tapis sans travailler. S’il le faut, restez en seiza en attendant votre tour.
  10. Si vous voulez poser une question à votre professeur, ne l’appelez jamais, mais dirigez vous vers lui pour lui parler après l’avoir salué debout.
  11. Quand le professeur vous montre un mouvement en particulier pendant le cours, mettez-vous en seiza, et saluez lorsqu’il a terminé.
  12. Respectez les pratiquants les plus gradés. Ne discutez pas à propos de technique, même s’ils sont dans l’erreur.
  13. Si vous travaillez avec quelqu’un qui ne connaît pas le mouvement, vous pouvez le guider. Mais n’essayez jamais de corriger son mouvement si vous n’avez pas les compétences requises.
  14. Evitez de discuter sur le tapis.
  15. Le tapis doit être nettoyé avant et après le cours, le dojo doit être bien tenu. Tous les pratiquants doivent se sentir concernés par le nettoyage.
  16. Il est interdit de manger, boire, fumer dans un dojo.
  17. Le port de bijoux ou de montres est dangereux pendant l’entraînement, est donc déconseillé.

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Si vous êtes entré dans le dojo en vue d’assister à un cours, vous êtes tenu de respecter ces quelques règles :

  1. Prenez place avec respect, n’adoptez pas une pose irrévérencieuse, que vous soyez assis ou debout.
  2. Il est interdit de manger ou de boire pendant un cours.
  3. Ne parlez pas aux pratiquants se trouvant sur le tapis, et n’y montez pas sans autorisation.
  4. Evitez de vous promener ou de déconcentrer les pratiquants lorsque l'enseignant montre ou corrige un mouvement.

Les règles d’étiquettes dans un dojo sont nombreuses et certaines peuvent paraître complexes, d’autant qu’elles peuvent varier selon les lieux et les enseignants. Cependant, leur bonne observation finit par s’acquérir sans problème avec le temps. Il ne faut pas se vexer lorsque l’on est corrigé sur un détail, et garder un esprit ouvert à « la tradition japonaise », pour une bonne pratique de l'Aïkido dans le dojo.

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Quelques notions incontournables :

Quelques notions incontournables dont ont entend parler en Aïkido, et dans d’autres arts martiaux :

Le Kï : un des concepts fondamentaux de la pensée orientale (Qi en chinois, Prana en indien). Il a largement influencé la philosophie raffinée que les asiatiques ont hérité de leur passé.
Les anciens pensaient que le Ki n’était autre que la vie et qu’il représentait l’énergie vitale et la force mentale. Aujourd’hui encore, le langage commun a conservé de nombreuses expressions qui témoignent de cet héritage.
Lorsqu’il est possible de faire librement usage de tout le Ki qui est en soi, la puissance développée est incroyable. La vie peut alors être vécue intensément sans craindre pour sa vitalité.
Le ki peut être ressenti de plusieurs façons différentes : certains maîtres le ressentent comme « un flux harmonieux d’énergie émanant de leur corps et de leur esprit » ou « une étrange force vitale dont ils ignorent la source », ou « la sensation d’une adéquation parfaite entre la respiration et le mouvement ».

En réalité, le Ki est une forme d’énergie vitale qui se concentre dans le Hara, qui correspond au centre de gravité du corps. Lorsqu’on atteint un certain niveau de pratique, on peut utiliser le Ki au lieu de se servir de la contraction musculaire, qui d’ailleurs empêche la circulation du Ki dans le corps. De cette manière, tous les mouvements exécutés sembleront aisés et harmonieux, ils ne nécessiteront aucun effort fatigant.
On retrouve d’ailleurs cette utilisation du ki dans les arts martiaux chinois, tels que le Taijiquan, le Xing Yi quan, etc…

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Maaï : signifie espace ou distance. Cette notion représente la distance tant au niveau spatial que temporel qui sépare deux forces (attaquant, attaqué).
Ce concept, en aïkido comme dans tous les arts martiaux, doit s’appliquer tant physiquement que mentalement.
Sur le plan physique, une bonne gestion de maaï consiste à être hors d’atteinte en permanence, tout en pouvant soi-même atteindre l’adversaire, c’est le résultat d’un bon placement. L’utilisation du maaï se fait aussi sur le plan mental.

Quand deux maîtres de sabre s’affrontent, ils ne commencent pas par attaquer dans l’espoir d’obtenir un avantage car ils n’offrent aucune ouverture matérielle à l’adversaire. Ils attendent. Leurs corps se tiennent à distance pendant que leurs esprits s’engagent dans une sorte de lutte. Chacun doit rester complètement calme et ouvert. Dans ces cas là, les vibrations émanant de l’adversaire ne peuvent mentir, c’est l’être véritable qui est mis à nu. Un maître comprend ceci et il attend la plus petite ouverture, la moindre faille dans la concentration de l’adversaire, qui se manifestera par une infime modification de sa posture. C’est à ce moment que l’on peut contrôler l’adversaire avant le contact entre les deux opposants, le vainqueur est déjà déterminé. La découverte du monde du maaï aiguise la perception, l’intuition et la lucidité.

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Deaï est une notion correspondant au timing. Elle est utilisée pour contrôler l’espace et susciter une réaction. Le contrôle du Deaï est essentiel en aïkido, c’est seulement grâce à cette maîtrise du temps et des relations spatiales qu’un mouvement peut être correctement exécuté.
Cette étude de l’instant exige un mélange paradoxal de concentration intense et d’entière disponibilité. Fixer sa concentration sur un point donné, comme la main, le sabre, les pieds, rétrécit le champ de vision physique et mental. On perd la notion de timing si la réaction est amorcée que lorsque l’information de l’attaque atteint la conscience physique. On la perd aussi quand la réaction se produit lorsque le sabre ou le corps de l’adversaire ont déjà bougé.

Cependant, si vous amorcez votre mouvement trop tôt, avant que l’attaque de l’adversaire n’ait pris forme, il aura l’avantage. Vous avez précipité le processus et même si votre exécution est techniquement parfaite, vous avez vendu la mèche. L’ennemi pourra rectifier sa position, vous suivre et vous pourfendre.
Le temps de réaction sera adéquat si, au moment de l’attaque, vous pouvez prendre l’adversaire en défaut. C’est au moment de son attaque que l’adversaire est le plus vulnérable, l’attaque absorbe toute son énergie et sa concentration, et à ce stade son mouvement est irréversible.

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